« Je vis quatre heures par jour comme dans un rêve »

« Je vis quatre heures par jour comme dans un rêve »

Le syndrome de Kleine-Levin, appelé aussi syndrome de la Belle au Bois dormant, est une maladie neurologique rare, affectant les jeunes personnes et disparaissant toute seule vers l’âge de trente ans. Cette maladie touche 1 personne sur 500 000 et il est décrit dans certaines littératures médicales que le premier épisode peut être déclenché par une infection.

Les personnes sont atteintes d’épisodes brutaux d’hypersomnie sur un laps de temps de plusieurs semaines ainsi que de troubles cognitifs sévères ; leur monde des sens étant affecté. En effet, la région qui intègre les informations arrivant par nos oreilles, notre toucher ou notre goût est affectée et il y a une atteinte du carrefour temporo-pariétal menant à une déréalisation. Souvent les malades dorment 20 heures sur 24 et, lors de leurs brefs moments d’éveil, tout leur paraît comme dans un rêve.

Ils ne ressentent plus la température de l’eau sur leur peau et paradoxalement leur goût est exagérément altéré, jusqu’au dégoût de l’aliment. Leur qualité de vie est fortement diminuée et leur entourage reste souvent perplexe et hébété. Durant ce bref laps de temps où ces personnes sont réveillées seulement durant quelques heures, elles doivent pouvoir se laver et se nourrir, le tout décrit comme dans un état d’ébriété.

La cause du syndrome demeure inconnue. On associe son apparition à des post traumas crâniens, mais des signes sont visibles à l’imagerie ( scintigraphie et PET scan). On peut remarquer en effet une atteinte du lobe temporal interne, là où se trouvent l’hippocampe (mémoire) et l’amygdale (émotions). Il ne faut par ailleurs pas omettre le diagnostic différentiel avec un trouble bipolaire ou de l’épilepsie. Le traitement lors d’atteinte sévère consiste en la prise de lithium, médicament non anodin ; les antiépileptiques n’ayant pas vraiment démontré d’effets sur la maladie. Le syndrome de Kleine-Levin peut générer des troubles psychiatriques (symptômes psychotiques) et un désordre alimentaire durant les crises et persister en dehors de celles-ci chez une minorité de malades.